Flash black

Samedi 23 juin 2007

Paris, 1965, ta silhouette ébène file le long des avenues boisées du cinquième arrondissement. Tu habites rue Custine, déjà, dans une chambre délaissée par les bonnes et investit parfois par tes mauvaises fréquentations.
Dehors tu fais excellente figure. Ta veste en tweed croisée de couleur foncée prolonge l’éclat de ton visage mais confirme aussi la noirceur de tes jeunes années.
Tu as débarqué du village, après un voyage sur les mers de plusieurs semaines et j’admire avec quel aplomb tu sembles apprivoiser ta nouvelle terre.
Les Bantoustans d’Afrique du Sud recycle leurs anciennes réserves tribales mais tu croises le pavé Parisien la tête haute. Tu parais aussi lavé de toute marginalité alors que ta vie ressemble parfois à une douche écossaise.
Aujourd’hui, c’est plus facile, on peut crier à l’halde ou s’abandonner à Rama Yade.
Papa, en 2007, tu peux balader paisiblement ta gabardine claire dans la grisaille Parisienne, sa couleur chair éclate au milieu d’un feu multicolore.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a une certitude dans la démarche, une détermination qui montre que tu serres les poings intérieurement. Tu es là, rue Custine, tu prolonges par Doudeauville pour débarquer à Marx Dormoy. Marx Dormoy, comme une énigme, une vérité; un ministre de l'intérieur assassiné par les cagoulards. Tu t'engouffres dans le métro. Tu vas dans le centre à la rencontre de ta vie. De ton amour. De ton futur fils. Tu n'as pas traversé les mers pour rien. Aujourd'hui, grâce à ti, par toi, pour toi, nous sommes tous des fils de la République.

Anonyme a dit…

Très belle photo, la photo est émouvante et étonnante. On y voit, à travers son jeune père, un Fils de la République qu'on a jamais vu, que je n'ai jamais vu(...), mais s'il est aussi beau que son père....