Avis de recherche



Samedi 17 février 2007


Je me souviens de lui dans l'embrassure de la porte du salon, il portait un blouson en nylon blanc, comme ceux des coureurs cyclistes les jours de grand vent. Il adorait faire du vélo, même s’il se plaignait souvent de la faible constitution de ces cuisses. Ses cheveux gominés lui donnaient un air de rocker démodé, mais ces grands yeux verts pouvaient en faire chanter plus d’une.
Pierre-Yves habitait un minuscule appartement du quinzième arrondissement de Paris, avec les toilettes sur le palier, qu’il partageait laborieusement avec un cariste au chômage.
Il aimait les filles, mais acceptait volontiers de poser ses fesses à une terrasse de la rue des Archives et je rêvais parfois de l’enrôler dans un scénario contre nature dont il ignorait le script.
Je lui coupais souvent les cheveux et j’étais touché qu’il me laisse apprivoiser son intimité crânienne avec autant de détachement et d’impassibilité.
Notre amitié devint fusionnelle, au point de nous sous alimenter sexuellement chacun de notre coté jusqu’à en perdre l’appétit.
Les histoires d’amitié se terminent fréquemment dans le manque de grandeur et de noblesse, parfois pour des conneries entourées de formalismes virils.
Ce dernier jour de juillet, sa carrure évanescente a tourné le coin de l’avenue de Saint-Mandé pour ne plus jamais parader devant mon regard ruiné.

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