Pour qui votent les lascars ?











Dimanche 11 février 2007


On le connaît amateur de rap, briseur patenté de l’autorité de l’état, objet consentant de nos fantasmes virtuels, mais à moins de trois mois de l’élection présidentielle, il est grand temps d’envisager le lascar comme un électeur.
A l’origine le terme Persan « laskhar représente le soldat brave, décidé et rusé, qui une fois parachuté en zone urbaine sensible, organise son apprentissage à l’école de la rue, de la cité, avec ses caves et ses cages d’escaliers.
Ainsi, à défaut d’être un étudiant modèle, notre Bad Boy peut-il devenir un bon citoyen de la République prêt à fourbir l’arme du vote et alors même qu’il nous en fait parfois voir de toutes les couleurs, celle de son orientation politique fait débat.
Pourtant, depuis les émeutes de novembre 2005, les jeunes français issus de l’immigration et vivants dans les banlieues sont incités à s’inscrire sur les listes électorales notamment par d’illustres parrains comme Joey Starr, Djamel Debbouze et Mathieu Kassovitz.

Le cœur à gauche

Selon Fréderic Dabi, directeur du département « opinion »d’Ifop, cité par Le Figaro du 28 décembre 2006, l’électorat des jeunes Français vivant en banlieue est plus proche de la gauche, de 5 à 8 points au dessus de la moyenne nationale.
Une chose est sure, les éructations existentielles du lascar, renvoient nos hommes et femmes politiques dos à dos sur la question au combien sensible des banlieues, qui cristallise à elle seule de nombreux enjeux électoralistes.
Au final même si son cœur semble pencher à gauche, la question qui se pose est de savoir si le lascar se lèvera le jour dit, laissera tamponner sa carte de vote, déposera délicatement son bulletin dans l’urne pour espérer repousser l’oppression et la stigmatisation qui le tétanisent.


Mille mercis à David Foissard pour sa superbe illustration.

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