Et la santé surtout mon bon monsieur


Samedi 6 janvier 2007

Je déteste souhaiter la bonne année et pourtant je prononce et j’écris cette phrase au moins quinze fois par jour. Je n’aime pas non plus me l’entendre dire surtout de la part de ceux qui risquent de m’en faire passer une mauvaise.

Les acclamations qui annoncent l’année nouvelle ne nous empêcheront pas de nous faire passer un « Annus horribilis » l’avalanche de messages de vœux non plus.
Je reste donc aux aguets, j’épie le moindre signe du malheur mais je suis galvanisé par toute cette communication qui porte à espérer.
Les hommes se croient-ils si puissants au point de penser qu’ils peuvent influer sur l’avenir de leurs concitoyens.

En ce qui me concerne, la tradition des vœux m’impose plutôt une réflexion sur l’année écoulée pendant que d’autres dépucèlent la nouvelle. C’est aussi une occasion légitimée d’effectuer un bilan, d’analyser les crises et les succès, sans croire à toutes ces promesses mirobolantes.
Dans ces moments là, je réalise que je manque de liberté. Pour quel goujat vais-je passer si j’ose ne pas souhaiter la bonne année à mes congénères. J’admire ceux qui font fi du qu’en-dira-t-on et qui vous salue en ce mois de janvier comme si nous étions un onze juillet.
Quelle souffrance aussi cela doit il représenter pour les gens malades à qui l’on souhaite sans cesse une bonne santé et qui se savent déjà condamnés.

Cela fait trois reveillons de suite qu’aux douze coups de minuit, vingt cinq paires de joues me souhaitent la bonne année, et je n’ai pas l’impression que les temps sont meilleurs. A dire vrai je ne vois pas de changements par rapport aux années ou j’étais au fond de mon lit à minuit.
La misanthropie n’apporte pas forcement le mauvais et la sociabilité le meilleur.

Alors à tous les accidentés de la route, aux suicidés, aux morts du sida, du cancer ou du paludisme, aux militaires tués au front et la liste est longue j’espère que l’année 2006 aura été aussi bonne que souhaitée. Je n’ose pas imaginer quelle aurait pu être votre devenir sans ce superbe désir que quelque chose de bon s’accomplisse et qui n’est pourtant pas arrivé.

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