Raidd dingue

Vendredi 1 décembre 2006

Inévitablement le quatrième arrondissement, immanquablement le Marais, fatalement le Raidd bar. En ce samedi soir de novembre je ne suis pas seul, mais notre devenir immédiat semble déja tout tracé laissant peu de place à la luminosité des idées.
Tel un objecteur de conscience je passe la porte du Quetzal, dernier sursaut d’indépendance avant la reddition. Quinze minutes plus tard, je termine fébrilement un picon bière surdimensionné recommandé par mon accolite Grenoblois du week end Nicolas, mais je sais que les choses se passent ailleurs, à deux encablures d’ici; au Raidd Bar.
Il aura suffit de donner en pâture à nos regards voyeurs et concupiscents un modèle bodybuildé prenant une banale douche pour que la foule afflue.
Au Raidd l’homme est objet. Barmen torse-nu et quasiment muets, clients Aussibumés et dépensiers.
Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain, la question reste posée. Personne n’a jamais trouvé à redire contre cette exploitation commerciale de l’homo économicus noyé sous le poids de ses désillusions nocturnes.
A voir la file d’attente bigarée s’allonger le long du trottoir, je me dis qu’ils ont réussit leur pari. Le Raidd Bar les rend dingues, mais ce projet merveilleux n’est qu’un leurre qui s’évaporera un beau matin comme de l’eau trop chaude.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le picon-bière a duré plus d'un quart d'heure...