Bonne fête papa


Dimanche 21 juin 2009

Nicolas, il faut bien parfois que j’écrive ton nom, puisque tu ne m’entends plus depuis ton exil, comme avant devant la télé, les soirs de grandes écoutes.

C’est vrai que j’ai pris un peu de ton nez épaté, que je pince parfois pour lui donner un air aquilin et pour ne pas renifler la puanteur de ton agonie. J’ai aussi pris de ton cheveu crépu, en touffes moins serrées, coupé très court, comme pour faire table rase du passé.

J’ai toujours ton teint café, dilué dans un nuage de lait; dis moi quelle est ma couleur vue du ciel.

Je sais être aussi doux que toi, quand tu prenais ces poses débonnaires le dimanche, pour manger le foutou sauce graine.Tu pimentais mon existence de petit blanc, avec tes nourritures animistes.

Parfois, la mémoire est bonne passoire, elle écume sur mes joues l’eau salée de l’atlantique qui me sépare de toi et m’offre subitement un avenir potable.

1 commentaire:

Chondre a dit…

Joli.