Blog à part

Mardi 9 janvier 2007

Faire un blog c’est rigolo. Déverser ses pensées et se dire qu’elles vont être épongées par des centaines de quidam c’est même carrément excitant. Tout bon enfant de la République qui se respecte se doit donc d’avoir un blog.

D'ailleurs aujourd’hui presque tout le monde à son blog et personne ne s’en ai encore plaint. De l’homme politique à la gardienne d’immeuble, de l’ado boutonneux au retraité incontinent, tous veulent entrer sur le web par la grande porte et se voir dérouler le tapis rouge d’un seul clic.
Pourtant, là ou les choses commencent à se corser c’est quand il faut se constituer une audience, capter un lectorat versatile et frivole qui butine de pages en pages le fruit de votre travail pour mieux s’envoler vers d’autres favoris.

A cet instant l’écran se noircit. Tenir un blog à jour occupe énormément de temps. Une fois le sujet choisit, il faut un bon titre, vérifier le sens des mots, corriger les fautes de grammaire et d’orthographe. Ensuite arrive l’étape du style, qu’il faut essayer de soigner, être synthétique pour ne pas perdre en route quelques yeux corruptibles.Enfin il faut se renouveler pour alimenter un espace virtuel qui vieillira bientôt à la vitesse de la fibre optique. Combien de sites orphelins viennent grossir chaque jour le cimetière des pages oubliées.

Bien sur il y a aussi l’aspect technique, informatique, le fameux code html qui peut vous faire vous arracher les cheveux pendant de longues heures pour un résultat parfois ébouriffant de laideur. Enfin, n’oublions pas le volet juridique qui semble pour l’instant englué dans une léthargie tolérante mais qui a déjà envoyé certains bloggeurs aux ASSEDIC notamment ceux qui s’avisent de dire du mal de leur chers employeurs.

Pour résumer, si vous voulez que votre blog ne soit pas une chronologie lénifiante de votre haut combien passionnante petite existence, armez-vous de temps, d’imagination, de patience, de codes de droit, de dictionnaires. Nourrissez-vous de la rue, du net, des autres blogs, de vos instants de plénitude et de vos douleurs morales, de vos colères ou de vos coups de gueule et préparez nous des billets qui pourront nous donner l’illusion qu’il n’y a pas que les clichés volés des dieux du stade qui peuvent casser la baraque blog.